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  • Elisa Pinsard

Les enfants et le confinement : impact

Petit manuel à l'intention des parents

Contexte…


Le 17 Mars 2020 débute une période de confinement en France annoncée la veille par le Président français. Cette période se traduira par interdiction de circuler en France et intervient dans un contexte d’épidémie de Covid-19 qui a débutée en Chine au mois de Décembre 2019 et arrivée en France fin Janvier 2020.

Retour en arrière…


Depuis plusieurs semaines, les enfants entendent parler à l’école, à la maison, tout autour d’eux de cette maladie qui se répand dans le monde.

Ils entendent parler de contagion, de nombre de morts, de magasins qui ferment … autant de termes générateurs de stress.


Le 17 Mars, la nouvelle tombe : plus d’école, plus de copains, interdiction de sortir de la maison. C’est le début de plusieurs semaines à la maison avec papa et/ou maman, les frères et soeurs, toute la journée, tous les jours et cela sans réelles visions sur le futur. Une nouvelle organisation s’installe à la maison, parfois de nouvelles règles pour s’adapter à ces interactions inhabituelles.


La peur engendre le stress ...


Cette épidémie et les nouvelles conditions de vie qui y sont liées (période de confinement, gestes barrières, école à la maison …) ont soulevé beaucoup de questionnements et de peurs chez les enfants :


  • Peur de ne pas réussir à faire leurs devoirs et appréhension du retour à l’école

  • Interactions parfois compliquées avec les parents pendant la scolarité à domicile

  • Peurs liées à la maladie et au risque de mort pour l’enfant et son entourage

  • Interrogations face à l’avenir : est-ce que cette maladie va partir, est-ce que les gestes barrières vont persister … ?

  • Difficultés liées à la présence continuelle avec les parents et la fratrie sans avoir de possibilité de soupape.

  • Difficultés liées à la présence des parents mais leur non-disponibilité due au télétravail pour certains.

  • etc…


Les antidotes au stress ...


Apporter des explications :


Lorsqu’un enfant (ou un adulte) n’a pas d’explications sur une situation, son mental va automatiquement créer ses propres explications et se faire un “film” sur ce qui est en train de se passer.


Dans beaucoup de cas, ce film va être négatif au sens où il va souvent comporter et développer des croyances limitantes et dévalorisantes au sujet de la personne qui se fait ce film. Le scénario sera également souvent plus “catastrophe” que la réalité.


Selon le mode d’éducation et la personnalité des parents, les enfants ont eu accès à des explications sur la situation. Ces explications ont permis à l’enfant de mettre des mots sur ce qu’il ressent, verbaliser ses émotions et éviter ainsi que les non-dits et le stress ne viennent s’enkyster et générer un blocage, sources d’angoisses qui peuvent s’installer sur le long terme.



L’humour, pour prendre de la distance:


Certains enfants ont eu recours à l’humour pour contrecarrer le stress de la situation. Avant la fermeture des écoles, on pouvait entendre dans les cours, des chansons ou petites boutades autour du Corona que les enfants se répétaient au long de la journée.


L’humour permet de mettre à distance une situation angoissante et de stopper les cogitations qui y sont liées et qui s’installent jusqu’à devenir parfois omniprésentes.


L'accompagnement par un professionnel de la santé:


Chez certains enfants, les émotions sont parfois trop nombreuses, trop présentes et ont besoin d’être évacuées de différentes manières: peurs voire phobies, tocs, troubles du sommeil …


Pour ces enfants, il va être important de leur permettre de sortir leurs émotions d’une manière plus économe et surtout plus sereine : la sophrologie est un excellent moyen pour cela.

Grâce à cette méthode, l’enfant va avoir à sa portée une série d’exercices jouant sur différents plans :

  • la respiration et la relaxation dynamique pour libérer les tensions existantes et éviter leur blocage

  • la visualisation positive pour limiter les cogitations et films négatifs générateurs de stress

L’après confinement ...


Le 11 Mai 2020, le déconfinement a commencé. Possibilité de sortir de la maison, reprise progressive de l’école pour certains enfants… une reprise du cours normal de la vie s’est dessinée.


Cependant, les conditions de vie de l’avant Covid ne sont pas revenues pour autant. Gestes barrières, difficultés de communication dues à ces gestes, reprise de l’école pour quelques jours seulement avant l’été, nouvelle rentrée dans des conditions incertaines….bref, encore de nombreuses interrogations sources de stress pour les enfants comme pour les grands.


Il est important de continuer d’accompagner les enfants dans les nouvelles conditions de vie qui s’installent. De nombreuses solutions existent.


Malgré tout, le stress engendré lors du confinement n’a pas disparu le 11 Mai. Un état de stress chronique latent, même imperceptible à première vue peut s’être installé. Cet état de mal être est accentué et maintenu par une incertitude face à l’avenir et une impossibilité pour les enfants comme les adultes à se projeter vers le futur.


Certaines manifestations peuvent apparaître sur le long terme. Elles n’ont parfois aucun lien apparent avec l’angoisse et sont le moyen que le corps a trouvé pour sortir ce trop plein d’émotions : éruptions cutanées, douleurs abdominales récurrentes, céphalées, hyperactivité, hypersensibilité, troubles du sommeil etc…


Et maintenant quelles solutions…


L’impact à long terme chez les enfants n’est pas négligeable et nécessite d’être pris en compte et accompagné. Selon les enfants et les manifestations présentes, différentes prises en charge sont possibles.


Les techniques de gestion des émotions et de relaxation sont un moyen efficace et parfaitement adapté à l’enfant dans son côté ludique pour lui apporter une ressource quotidienne. En s’appropriant des exercices faciles à pratiquer où que l’on se trouve, l’enfant sera acteur de ses émotions et n’aura pas besoin d’attendre le trop plein débordant.


Accompagné par le thérapeute et ses parents au départ, l’enfant va peu à peu s’approprier ces exercices et s’en servir de façon autonome, développant ainsi sa confiance en ses capacités et ses propres ressources internes.


Grâce à cette meilleure gestion des émotions, l’enfant développe une maîtrise de son corps et de ses ressentis, mais aussi de ses capacités. Il renforce ainsi la confiance en lui qui lui permet de traverser les épreuves qui se trouveront sur son chemin de vie.




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